Tueur d'âmes

Ce texte est sombre, noir.

Il m’a été inspiré par la longue expérience que j’ai pu avoir auprès d’une personne qui m’a élevée , après le décès de ma mère, à 6 ans.

Il m’a été inspiré par la perversion narcissique.

Par tout le dégât qu’elle peut occasionner dans une vie.

Ce texte est allé bien plus loin

Il transcende par ce personnage au nom très ordinaire toute la noirceur de l’âme qui peut se nicher derrière.

                                                                                                 TUEUR D'ÂMES

Je m'appelle Hugo Martin et je suis un tueur d'âmes. 

Je ne suis pas fier de ce que je suis. 

Mais je n'en ai pas honte non plus. 

A vrai dire, je suis assez satisfait de ma singularité. 

Je suis un tueur d'âmes. 

J’aime ces mots et leur implication cruelle, bien loin de celle du vulgaire assassin que je ne suis pas. 

Je suis un tueur d'âmes. 

Je ne sais pas vraiment d'où cela me vient mais, de mémoire d'homme, j'en ai toujours eu le désir. 

Je suis un tueur d'âmes. 

Le besoin et l'envie de m'approprier l'autre jusqu'au bout, de le posséder. 

Je suis un tueur d'âmes. 

Le jeu de surprendre comme un félin en chasse.

 La jouissance de faire peur.

 Voir les pupilles dilatées, sentir la sueur acide, le goût exquis de la terreur. 

Je suis un tueur d'âmes. 

Le jeu du mal, le jeu de la souffrance. 

Je savoure le regard épouvanté, le cri étouffé par mes mains sur la bouche, la perle de sueur qui coule sur la tempe et vient mouiller le dessus des lèvres desséchées. 

Je suis un tueur d'âmes. 

Je me délecte de ces préliminaires qui rendraient presque la mort insipide. 

Je suis un tueur d'âmes. 

J'aspire tout le vivant de ma proie avant d'en détruire l'enveloppe charnelle. 

Je suis un tueur d'âmes. 

La peur de la mort et sa montée d'adrénaline ont tout pour me plaire et me ravir.

 La bravoure aussi, la rébellion et les vaines tentatives de me fuir m’excitent et me stimulent au plus haut point. 

Je suis un tueur d'âmes. 

Je suis un prédateur. 

La vie ne m'intéresse que par le sel que la fin des autres m'apporte. 

J’ai décidé il y a déjà bien longtemps que d'être le Dieu qui décide de la fin des Hommes, en longueur et en souffrance, serait ma raison d'être. 

Je m'appelle Hugo Martin et je suis un tueur d'âmes. 

Valérie Rossignol