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Ode à la résilience

11 Décembre 2023

Ode à la résilience

Ce texte est un ode à la résilience.
J’ai été très émue en rencontrant ce frère végétal lors de mon 1er séjour en Ardèche à la Source, dont les hôtes formidables sont devenus des amis.
Chacun devait choisir un arbre dès le début du stage de reconnexion à la Nature. 
Celui que j’ai choisi était le seul arbre mort de la clairière. Vous imaginez ma perplexité.
Cet arbre est devenu depuis symbole de ce lieu et n’a pas été abattu comme initialement prévu. 
Il a sa pleine place en cet espace aux belles énergies telluriques.
Il a sa plaque aussi, bel hommage, et ce poème est affiché à la Source.
Quand je suis revenue l’année dernière, j’ai observé avec grand plaisir de petites pousses ça et là au fil des branches..
Mort vous avez dit ?
La résilience c’est ça
C’est faire ressurgir la vie au creux des plus grandes cicatrices.


                             L'ARBRE AUX FÉES 


Il était une fois un arbre 
Un arbre dans un bois 
Un bois près d'une maison 
Une maison dans une belle région 
Une belle région dans un grand pays 
Un grand pays dans l'Univers infini. 
Il était une fois un arbre 
Tout creusé, tout abîmé, 
Au tronc noueux percé de part en part. 
Il est raconté qu'il fut grand châtaignier un jour 
Majestueux, il trônait au centre d'une clairière 
De grandes branches lui faisaient grands bras 
Trois grands bras pour embrasser le ciel 
Il vécut, il apprit, il en entendit de belles 
Il fut témoin de tant de choses 
Discussions capitales, rudes querelles 
Secrètes et douces rencontres, siestes clandestines 
Il fut témoin, muet, ami fiable et fidèle 
Il fut le confident, silencieux et sincère 
Compatissant et bienveillant toujours. 
Il fut. 
Le temps passa, les saisons,les siècles, les hommes, 
Les chagrins, les joies, les heurts, les amours 

Que s'est il donc passé pour te voir si abîmé ? 
Si plein de vide et de creux 
Si entouré d ornières comme pour te protéger, te garder, 
Te surveiller peut-être ? 
Tu sembles avoir bravé tant de choses 
Et te voilà, on m'a dit de toi que tu étais mort 
J'ai été si triste quand j'ai appris cette nouvelle 
Si triste, si indignée, si révoltée 
J'ai beaucoup pleuré. 
Comment dire cela de toi si beau avec tous tes creux 
Toutes tes anfractuosités, tous tes trous percés par les oiseaux 
Toutes tes failles 
Je t'ai vu de loin, j'ai été subjuguée
Comment dire que tu n'es plus ? 
Alors je suis allée te voir 
Je t'ai regardé, je t'ai admiré
Et je t'ai trouvé si beau, si unique 
Si creux et si plein 
Si mystérieux dans ta singularité 
Tu es le paradis des oiseaux, des écureuils 
Des elfes et des farfadets, des lutins et des fées 
Tu es paré d'armures de branches et de petit bois 
Telle une cour pour un roi 
Un roi dans une clairière 
Une clairière dans un bois 
Un bois près d'une maison 
Une maison dans une belle région 
Une belle région dans un grand pays 
Un grand pays dans l'Univers infini. 

Alors voilà, ce soir, je te nomme officiellement 
L'Arbre aux Fées de ce bois 
Le roi de ce bois 
Et je m’agenouille devant toi 
Et je te rends tous tes honneurs 
L'ami, le confident, le témoin 
Le repaire des ondines , des gnomes et des korrigans 
Tu es un frère, tu es mon frère 
Mon sanctuaire 
Je te rends tous les honneurs et je te salue bien bas 
Bien bas et plein de fois 

L'Arbre aux Fées 
Le roi de ce bois 
Ce bois près d'une maison 
Cette maison dans une belle région 
Cette belle région dans un grand pays 
Ce grand pays dans l'Univers infini 
Cet Univers infini dans mon cœur enfin rempli. 

                         Valérie Rossignol 
                          11 octobre 2020 à la Source, Ardèche 

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